Comment préserver la mémoire, notre assiette peut-elle l’améliorer ?

Ajouté le 27 sept. 2022
Comment préserver la mémoire, notre assiette peut-elle l’améliorer ?

 

Pour livrer quotidiennement de précieux conseils à notre patientèle officinale j’observe que, si l’âge est un facteur de risque incontestable, il n’est pas le seul facteur aggravant. Un bon équilibre émotionnel, alimentaire et une bonne hygiène de vie garantissent plus de dynamisme dans un corps sain et un esprit sain. Et bien, c’est de cela dont je veux vous parler dans ce numéro en prenant notre cerveau à témoin : quelles sont les bonnes actions à mener, quels sont les aliments à mettre en avant pour que notre centre cérébral et notre mémoire s’épanouissent plus longtemps ?

 

PRENDRE SOIN DE SON SOMMEIL

Quand cela est possible, une sieste est fort profitable à notre système cardiovasculaire et par conséquent à sa capacité à bien irriguer nos neurones. Ces cellules nerveuses, il faut certes savoir les alimenter en oxygène, mais savoir aussi les éliminer lorsqu’elles en ont besoin, les protéger ou les « re- modeler » si nécessaire et le sommeil est VITAL pour toutes ces fonctions. Notre médiateur universel, notre chef d’orchestre de la chronobiologie, la mélatonine, va bien au-delà de son rôle de synchronisateur. Elle est antioxydante, an- ti-inflammatoire, elle protège nos centrales énergétiques appelées mitochondries, elle favorise les maintenances cérébrales, consolide notre mémoire, notre immunité, régule le taux de sucre, a également des effets hypotenseurs… Mis bout à bout, on comprend aisément qu’un environnement apaisant, une sérénité nocturne et un bon sommeil sont au cœur de la stratégie de protection et parfois selon son âge un peu de mélatonine per os améliore nombre de fonctions et même avec un bon sommeil !

 

SOIGNER SON ASSIETTE

Mais maintenant venons-en à notre assiette. Plusieurs dizaines de médiateurs se côtoient dans notre cerveau et cette symphonie ne peut être audible que si, à minima, les principaux « interlocuteurs » ont entre leurs mains les bons instruments. Les indispensables sont nombreux mais, pour ma part, le couple magnésium/oméga 3 garantit de multiples fonctions de régulation.

 

L’INCROYABLE EFFET DU MAGNÉSIUM

Le magnésium participe à la synthèse de nombreux médiateurs, les active et active les vitamines du groupe B, elles-mêmes impliquées dans les synthèses précédentes. Il garantit notre énergie et réduit LES stress. Il active l’entrée du sucre et l’utilisation du sucre par nos cellules cérébrales. Une bonne mémoire passera forcément par une optimisation de ses apports à travers des céréales complètes ou semi-complètes, des légumineuses, des légumes verts, des eaux minérales… et le fameux carré de chocolat en fin de journée. Pour autant, une supplémentation quotidienne se justifie pleinement, tant les besoins sont élevés et les apports insuffisants. Votre pharmacien vous guidera sur ce chemin de cette supplémentation adaptative !

 

LA FORCE NEUROPROTECTRICE DES OMÉGA 3

Autres neuroprotecteurs clés : les oméga 3. Huile de col- za, chanvre, caméline, noix, graines de lin, de chia… renforcés fréquemment par de petits poissons gras, sont indispensables à notre capacité de mémorisation et plus largement au bon fonctionnement de notre cerveau. Leurs vertus anti-inflammatoires, leur capacité à engendrer plus d’énergie, leur intégration minutieuse dans nos cellules rendent nos neurones plus réactifs. Ce « bain » de bons lipides ne doit pas faire oublier la réduction des oméga

6 et graisses trans qui s’opposent souvent aux bienfaits des oméga 3. Ne pas attendre que la mémoire flanche pour agir. Une bonne base alimentaire et une supplémentation raisonnée (surtout si l’âge est avancé ou si d’autres

pathologies sont présentes) devront être associées. Si l’huile d’olive ne contient quasiment pas d’oméga 3, ses proprié- tés sur l’acuité et la mémoire visuelle, l’agilité verbale, etc. et même la diminution du risque de maladie d’Alzheimer sont probablement induites par un de ses polyphénols, l’hydroxytyrosol. Le régime méditerranéen, qui fait une place de choix à l’huile d’olive, explique en partie son action bénéfique dans le déclin cognitif.

 

CES SURPRENANTS POLYPHÉNOLS

On le voit magnésium et les oméga 3 sont des éléments essentiels sur le plan cognitif. À côté d’eux, la restriction calorique, le jeûne intermittent qui réduisent l’inflamma- tion sont certainement à prendre en considération, mais les plus grandes avancées connues et certainement à venir proviennent des polyphénols. Les tendances colorées des fruits et légumes sont très appréciées de nos neurones. Antioxydants et anti-inflammatoires neutralisent des métaux lourds toxiques pour notre cerveau… Ils modifient, et c’est là certainement les plus intéressantes et récentes découvertes, l’expression de nos gènes en fonction de l’environnement. Ils activent les réparations de nos neurones pour une mémoire plus performante dans le temps.

 

DES ALIMENTS REMPLIS D’ACTIFS POUR NOTRE MÉMOIRE

Le violet bleuté de nos baies et myrtilles, le rouge, jaune, orange des caroténoïdes (tomates, poivrons, carottes…) et le vert de la chlorophylle doivent être chaque jour dans notre assiette. Dans un numéro précédent, j’avais mis en avant les qualités de cette grande famille d’actifs avec le resvératrol du raisin, la quercétine de l’oignon rouge et des pommes, les catéchines du thé, les polyphénols de la grenade, des graines de cacao, la lutéoline des brocolis, du thym, la curcumine du curcuma… Tous améliorent notre mémoire.

 

LES CONSEILS HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES À NE PAS... OUBLIER !

En parallèle de ce qui a été énoncé, les multiples recommandations que nous émettons régulièrement dans ces ma- gazines sont également utiles pour pérenniser une bonne mémoire : activité physique régulière, freiner le sel en privilégiant les épices, réduire les sucres et produits industriels, attention aux excès de viandes pro-inflammatoires… mais aussi prendre le temps d’apprécier ce que l’on mange, profiter de moments de détente, cultiver l’envie de découvrir, de lire, de partager, de voyager, etc. Une mémoire ne s’use que lorsqu’elle est inactive !

 

Beaucoup d’entre nous, et même des professionnels de santé, pensons que de simples changements alimentaires ne peuvent pas influer sur une dégénérescence ou une patholo- gie, mais de plus en plus d’études observationnelles montrent le contraire et l’accumulation de bonnes résolutions, fussent- elles minimes prises séparément, arrivent fréquemment à stabiliser des perturbations neuronales et, dans certains cas, à améliorer nettement les capacités cognitives. Vous savez,nous savons maintenant ce qu’il nous reste à faire : lire et relire cet article et le partager avec nos proches !

 

 

Dr Pascal Guerit,

Docteur en Pharmacie, DU Diététique et PhysioNutrition

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